Santé solidarité sociale

La santé ne se résume pas à la simple absence de maladie ou de troubles physiques concrets. Il s’agit d’un sujet plus complexe qui résulte d’un état de bien-être complet, aussi bien sur le plan physique, mental ou social.

L’IA a grandement contribué aux immenses progrès récents dans le domaine de la médecine et ce ne sont que les balbutiements des possibilités futures.

La journée de la Santé en 2021 avait pour slogan « Pour un monde plus juste et en meilleure santé », c’est exactement ce que l’IA peut apporter au système de santé en France.

Un système de santé principalement curative, préjudiciable pour la France

Le système de santé français a de multiples facettes : soins courants « de ville », soins hospitaliers, les urgences ou encore le soutien médico-social. Chaque patient choisit librement son praticien dans le secteur public comme dans le secteur privé. La prise en charge par la sécurité sociale est globalement très élevée, ce qui occasionne un déficit récurrent.

La consommation de soins et de biens médicaux s’élève à 209,2 milliards d’euros en 2020.

La prévention est l’ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies, des accidents et des handicaps.

Au-delà de l’aspect économique, la conséquence est une amélioration du bien-être des populations.

Moins de 3% des dépenses de santé en France sont destinées à des actions de prévention, ce qui montre bien que notre système de santé privilégie encore aujourd’hui une approche curative des soins. L’IA est un des vecteurs de ce passage d’un paradigme curatif à un paradigme préventif.

L’IA révolutionne déjà le monde de la médecine

Tout d’abord, les progrès de l’intelligence artificielle permettent déjà d’obtenir des diagnostics médicaux plus précis et plus détaillés concernant des maladies spécifiques.

Ceci a pour principal objectif d’apporter plus de précision dans le traitement et la prévention de différentes maladies qui font souffrir la population mondiale.

L’IA est au cœur de la médecine du futur. Aide au diagnostic, chirurgie assistée par ordinateur, robots médicaux, médecine prédictive, anticipation d’une épidémie, triage des patients, développement de nouveaux traitements. 

Avec la multiplication d’outils médicaux, les médecins sont amenés à prendre en compte de plus en plus de données. Le domaine médical où l’IA est la plus présente aujourd’hui est celui de l’interprétation de l’imagerie médicale et de la radiologie. Certains cancers, comme celui du poumon ou du sein, sont très difficiles à identifier sur les images produites par les scanners. Des programmes sont capables d’identifier des anomalies indétectables à l’œil nu et ainsi détecter des tumeurs précoces de manière plus fiable et de mieux cibler les traitements.

L’Intelligence Artificielle déjà au service de la médecine curative

L’apport de l’IA est loin de se limiter au progrès des diagnostics médicaux. En effet, dans un avenir proche, les branches de la chirurgie, de la radiologie et du domaine thérapeutique se verront impactées, voici quelques exemples où l’IA fait déjà preuve de son efficacité :

– Cancer : prédire la réponse immunitaire aux différents types de traitement
– Cardiologie : diagnostic plus rapide dans les troubles du rythme cardiaque
– Chirurgie personnalisée : prédiction de spécificité anatomique par modélisation 3D à partir de scanners ou IRM avant l’opération
– Douleur de dos : détection de mauvaise postures et conseils personnalisés
– Pharmacologie : éviter les interférences nuisibles lors des prescriptions, adapter la posologie
– Ophtalmologie :  dépistage de rétinopathie diabétique par analyse de clichés de fond de l’œil
– Orthopédie : des prothèses connectées qui informent le chirurgien en temps réel afin d’éviter des complications post-opératoires
– Dermatologie : évaluer la sévérité d’une affection à l’aide de photos prises avec un simple smartphone
– Développement de médicaments : optimisation de la recherche pré-clinique

Devant un tel champ d’innovations possibles, il est impératif de faire dès à présent plus de place à l’IA dans le domaine de la santé.

La médecine personnalisée : la nécessité de promouvoir le préventif

Grâce à l’IA, nous pouvons envisager un système de santé personnalisé performant qui, en prenant en compte les spécificités de chacun, permettrait d’orienter les patients dans un parcours de soins adaptés, en réduisant considérablement les errances médicales ou l’utilisation de traitements voués à l’échec.

Les progrès de la génétique seront probablement à l’origine des plus grands progrès de la médecine de demain, en termes de dépistage et de prévention mais aussi dans le domaine des innovations thérapeutiques.

Avec l’analyse du patrimoine génétique d’une personne, l’IA permet de prédire les risques accrus face à une maladie avant même que celle-ci ne se déclare. On peut ainsi anticiper et proposer un suivi personnalisé avec des conseils évitant ou ralentissant les symptômes problématiques.

Le diagnostic prénatal est l’ensemble des pratiques médicales ayant pour but de détecter chez l’embryon ou le fœtus une affection grave, afin de donner aux futurs parents le choix d’interrompre ou non la grossesse ou de permettre une meilleure prise en charge médicale de la pathologie.

Plus de 80 % des maladies rares sont d’origine génétique. Une des particularités des maladies rares et la difficulté d’avoir un diagnostic étiologique précis.

Des obstacles toujours persistants

Cependant, il faut demeurer critique et ne pas tenir pour acquis que quelque chose de nouveau et innovant est de facto bénéfique. L’IA comme toute innovation doit être évaluée et mesurée pour s’assurer de ses bénéfices.

Le développement de l’IA et l’exploitation des données génèrent, nous l’avons vu, beaucoup d’espoirs pour l’amélioration de la qualité des soins : amélioration du diagnostic, du suivi des patients et de la prévention, mise au point de nouvelles thérapies ou techniques, etc.

Si les applications sont nombreuses, il reste néanmoins encore beaucoup de travail pour que l’IA entre dans la pratique courante des médecins et des chercheurs.

De plus, une place trop grande accordée à ces systèmes risquerait de déshumaniser la médecine. La relation entre personnel soignant et patient reste primordiale et l’homme (médecin, patient) doit conserver la décision finale.

De nombreuses personnes interrogées affirment ne pas comprendre ce qu’est l’IA. Il faut impérativement communiquer sur le sujet.

L’éthique de l’IA : la crainte d’un système intrusif

Il est désormais possible de collecter des données en grande quantité de manière plus simple, plus rapide et plus efficace. Il faut garantir que ceci se fait et se fera dans le respect de la vie privée des patients, ce problème est d’autant plus sensible quand il s‘agit de diagnostic prénatal.

Face aux craintes liées aux données des patients (secret médical), le risque principal serait de ne pas avoir suffisamment recours à l’IA. Nous avons beaucoup de données de santé en France, il ne faudrait pas les sous-exploiter.

Enfin, la formation des médecins et soignants à ces outils ainsi que l’information des patients restent des sujets capitaux au cœur du développement de l’IA médicale.

Si la France souhaite réellement se démarquer, elle devra garantir que les considérations éthiques et déontologiques sont intégrées dès la conception des outils jusqu’après la phase de déploiement